2022-11-10

The Effects of the Legal Minimum Working Time on Workers, Firms and the Labor Market

Pauline Carry

Dans cet article, l'autrice fournit de nouveaux éléments sur la façon dont les entreprises et les travailleurs s'adaptent aux régulations du temps de travail. La chercheure exploite une réforme unique introduisant une semaine de travail minimale de 24 heures en France en 2014, qui a affecté 15 % des emplois.

En s'appuyant sur des données microéconomiques au niveau employeur-employé et sur un modèle de type doubles différences, elle constate une réduction du nombre d'emplois au niveau de l'entreprise et une augmentation du nombre moyen d'heures par travailleur. Dans l'ensemble, le nombre total d'heures travaillées dans l'entreprise a diminué de manière significative, ce qui montre une substituabilité imparfaite entre les travailleurs et les heures. Les effets diffèrent selon le sexe : les travailleuses à temps partiel ont été remplacées par des travailleurs à temps plein.

Il est important de noter que les preuves de forme réduite indiquent une réaffectation des travailleurs des entreprises fortement exposées à la politique vers les entreprises moins exposées. Pour quantifier l'impact global en tenant compte de ces effets, elle construit et estime un modèle de recherche et d'appariement avec des travailleurs et des entreprises hétérogènes. Elle constate que la semaine de travail minimale à 24h a augmenté le taux de chômage de 2% mais n'a pas diminué le nombre total d'heures, en raison d'effets d'équilibre général positifs. Enfin, l'écart de bien-être entre les sexes a augmenté parce que les femmes ont été plus touchées par les effets négatifs directs sur l'emploi et ont moins bénéficié des effets de réaffectation.